TocCyclopédie ■ Époques
Les 5 hommes arborent fièrement leur tenue bleu commando, sur laquelle apparaissent en grandes lettres blanches, quasi aveuglantes, les initiales DEA. Pas des amateurs les gars : Miami, Los Angeles, Bogota, junkies, dealers et barons de la came n'ont plus de secrets pour eux. Avec 15 berges de service derrière eux, même Chuck " Tueur de Viets" Norris peut aller se rhabiller !

Aujourd'hui, c'est jour de fête : une douzaine de pauvres tarés, les neurones rongés par la coke viennent de prendre d'assaut un petit labo du centre. 2 condés au tas déjà. Pfff, ces municipaux sont vraiment des loques, mais les pros sont là, auréolés de gloire et d'autosuffisance.

Tenue de combat au complet : costard en kevlar, leggins en matière spectra, casque anti-pruneaux avec lunettes infrarouges et thermiques, intercom dernier modèle, MP-5 au poing avec la totale visée laser/lunette de tir/lampe torche 20.000 lux. Restent encore le .357 sous l'aisselle, les grenades flash-bang, et lacrymogènes, une bonne douzaine de paires de menottes, une pince multitool qui laisserait Mac Gyver pantois, le baudrier moulant, etc. Ah ! Qu'est-ce qu'ils vont se prendre en face ! De toute manière, pas besoin de prisonniers - pourquoi faire ? Suffira de dire qu'ils ont résisté. 2 minutes plus tard, nos 5 héros des temps modernes se retrouvent dans les conduites d'aération, indicatif Zulu. C'est parti pour le grand jeu.
- Zulu 1 à Autorité, d'après le plan on arrive juste au-dessus d'eux. Top dans 10 secondes !
Branle-bas de combat ! On arme les pétards, on rajuste une dernière fois la jugulaire du casque, une dernière pensée pour a Nation américaine, Dieu, et Bobonne qui attend à la maison. Yep ! In Guns we trust !

9 secondes, ne pas faire de quartier. 6 secondes, penser aux gosses dans les rues des hoovervilles la seringue à la main. 3 secondes, merde, j'ai oublié de programmer le magnétoscope. 1 seconde, ne pas oublier de faire le plein en rentrant. Top - plonger, plier les genoux pour mieux se réceptionner, laisser la place au suivant, observer, tir de couverture par rafales de 2 cartouches - et au rapport !
- Eh ! c'est quoi ce délire ! Où est le comité de réception ?
- T'occupe, doivent pas être loin. En binômes vous autres, je vous couvre !
Avancer lentement. Activer la lampe par intermittence pour ne pas se faire repérer. Sécuriser la pièce, signaliser les ouvertures, puis passer à la zone suivante.
- Ici 2 et 3, leader Zulu - on arrive devant la réserve, instructions ?
- Devine Dugland ! Bouge ton cul et passe derrière cette putain de porte ! Meeeeerde, mais où ils sont tous ? ! ?
- Euh. ici 2 ! Porte verrouillée, et j'arrive à rien avec le multitool chef ! J'passe au C-2 !
Rien de tel qu'un p'tit pain de plastic pour servir d'ouvre-boîte ! Poser le C-2, s'écarter, appuyer sur le joli bouton rouge, et balancer une grenade flash bang pour fêter l'arrivée. Tiens, il y a quelque chose qui bouge ! La chasse est ouverte.
- Ici 3, contact à 2 heures ! Je passe en vision thermique, j'vois presque rien !
Loi de Murphy ? Une silhouette apparaît bien en surimpression, mais aucune tâche de chaleur ! Pourtant, le mec n'est pas censé être mort - pas encore en tout cas - d'autant plus qu'il bouge vite l'animal pour un macchabée.
- Merde, ils sont plusieurs maintenant, et ils se pointent vers nous ! DEA, lâchez vos armes et mains sur la tête ! Bordel, feu à volonté !

Tels des automates, 2 et 3 ouvrent le feu en même temps - 6 petites rafales de 5 cartouches, éjecter le chargeur, le remplacer, armer, répéter la procédure. C'est presque risible : comme des cibles de cartons, les junkies restent debout, malgré une indigestion de plomb à tête creuse - c'est tout sauf une situation qu'on apprend à l'entraînement, malheureusement. Si on s'en sort, penser à poster une réclamation à Washington, histoire d'armer les fédéraux au lance-roquettes.
- Putain, leader, y a un os ! Repli vers le point de chute !
- Reçu 2 et 3 ! On forme une ligne de feu avec 4 et 5 !
- Chiotte ! Ils sont trop rapid. Aaaaaaaaaaaaaaaaaah !
Le cri de 2, ridiculeusement peu viril pour un cow-boy du gouvernement, s'étrangle dans les écouteurs, avant que 3 ne s'en fasse l'écho. Zulu leader n'a guère que le temps de penser que 2 morts dans une escouade, c'est tout juste bon à ralentir son avancement. Une douzaine de silhouettes leur fait face désormais. Dans un bon vieux film des années Roméro, elles brailleraient " cerveaaaaaaaux !" à tout va.
- 4 et 5, ouvrez le feu ! Full auto !
- Chef, ils sont trop nombreux, on tiendra pas ! ! !
Impossible de reculer plus loin, une fois le dos au mur. Les douilles illuminent étrangement le sol sous la lueur des torches, avant de rouler sous les pieds des junkies - du moins de ce qu'il en reste ; quand on se prend 300 cartouches dans la tronche et la bidoche, ça marque forcément ! Leurs visages bleuâtres, aussi informes que de la bouffe congelée, n'affichent aucun (res)sentiment, à peine plus expressifs qu'un flanc.
- Putain, j'ai perdu la fréquence avec Autorité ! Qu'est-ce qu'ils foutent ces cons-là ? ! ?
Fini, plus de cartouches. Les .357 font rapidement long feu eux aussi. Alors, corps à corps ou prière ultime ? Le choix est quasi-cornélien. De toute façon, la DEA est bien partie pour ajouter 5 fédéraux à l'éternel et sacro-saint bodycount !

A l'extérieur, flics municipaux et SWATs, l'arme au pied, ne semblent guère s'en faire. Après tout, si même la DEA échoue face à une poignée de paumés en mal de poussière d'ange - qu'est-ce qu'il reste à employer ? L'arsenal nucléaire ? Mais tout de même, la demi-heure qui passe semble excessivement longue et silencieuse.

Quelques portes " ouvertes" au Benelli M-1 plus tard. Les sacs à viande ont rapidement succédé aux sacs à vomi, pour emballer ce qui restait des 5 guerriers de choc, éparpillé sur une trentaine de m² dans tout le labo. Les junkies ? Pas de trace. Juste une étrange poussière bleuâtre mélangée à la blanche. Les scienteux crânes d'oufs de Quantico en ont perdu les rares cheveux qui leur restaient à tenter de l'analyser. Finalement, on boucle le tout dans un tiroir paumé, à côté de la balle magique attribuée à Lee Harvey Oswald - ça épargne de la paperasse.

.du moins, jusqu'à ce qu'une main " heureuse" mette la main dessus, certaine que ses supérieurs seront intéressés - euh, quels supérieurs ? Ceux de la hiérarchie ordinaire, ou ceux qui lui propose un nouveau genre de boulot, et qui lui ont valu un triangle vert sur son dossier ?
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Aaaaaa... Delta Green
■ Von Ricou 07/10/2004
Personnellement j'adore et je suis un peu tombé dedans.

Par contre il est tout à fait possible d'aborder le Mythe de Cthulhu avec la même discrétion que les époques 1890/1920 et autres.

En ce qui me concerne, mon groupe de joueurs n'a vu qu'un vampire et un cadavre brûlé de profond au maximum. Je suis un peu pudique et la grosse artillerie cthulhienne est pas prête de sortir de derrière mon écran
Delta Green ????
■ H.Walters 06/10/2004
Ce qui est dommage dans DG c’est le côté déjà vu et archi revu genre X files ou Men In Black....
De plus je trouve que c’est déshonorant d’adapter le Mythe au XX siècle....C’est plus facile de se débarrasser d’un profond à la grenade qu’avec un calibre 45 !!!
Sincèrement je ne connais pas encore à fond le DG même si j’ai joué des campagnes ADC 90 comme L’œil du mal ....
Mais j’accroche pas !!! Désolé je préfère le Dunwich ténébreux et occulte de 1920 que le Boston des années 2000 !!
Où sont alors les frissons d’être dans une vieille Ford T poursuivi par une maigre bête de la nuit ??? Avec une Ferrari on la largue vite la bestiole !!!
Mais je vais me mettre un peu au DG et si ça se trouve je vais peut-être y trouver quelque chose de nouveau !! Qui sait ???
En tout cas TOC c’est du tonnerre et continuez comme ça !!
Allez Tchao et n oubliez pas de bien fermer la porte de votre cave le soir....
pas mal ;)
■ dave 12/05/2004
Super description qui m'a fait sourire et pouffer bien des fois!!

Voilà, en gros DG c'est exactement ça (avec l'ambiance glauque, par pitié ), avec à la clef des complots terrifiants car crédibles, avec des tonnes d'infos sur toutes les agences secrètes du monde, bref de quoi devenir parano à la sauce XX et XXIe siècles.

Pour ma part, je ne suis pas un grand fan de Lovecraft, j'ai lu plusieurs bouquins mais sans vraiment accrocher, et je trouve le mythe et les créatures du mythe à la limite du risible (désolé...). Par contre j'adore l'esprit du jeu, je trouve que trop souvent on a tendance à bassiner sur les creatures du mythe.

Eh bien DG est parfait sur ce point: après tout, l'homme n'est-il pas un loup pour l'homme? N'est-il pas le meilleur serviteur de sa destruction? Les grands anciens se réveillent, mais le monde est déjà prêt à les accueillir
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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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